Catégorie : Billets d’humeur – Regards sans filtre

“Des chroniques où l’art, la société et la vie quotidienne se croisent sans fard. Ici, pas de langue de bois : juste des pensées libres, parfois grinçantes, parfois poétiques, toujours sincères.”

Quand la lumière s’éteint d’un coup

Chronique d’une golden hour trop courte J’avais installé mon chevalet au moment parfait : la golden hour, cette heure d’or où chaque couleur s’embrase et où les ombres sculptent le paysage.
Le pinceau glissait vite, presque fébrilement. Je savais que le temps était compté. Les ombres s’allongeaient, les couleurs se transformaient à vue d’œil. C’était une course contre la montre, une tentative désespérée de retenir ce qui fuyait déjà.

Le poids du pinceau

Dehors, le soleil caresse les collines avec cette tendresse dorée que seul le mois de juillet sait offrir. Les champs ondulent sous la brise légère, les coquelicots ponctuent les blés d’éclats vermillon, et cette lumière… cette lumière que j’ai passé tant d’hivers à regretter danse maintenant sur chaque brin d’herbe comme une invitation.

Et pourtant, me voilà, affalé dans mon fauteuil, à contempler mes pinceaux secs depuis trop longtemps, mes tubes de couleur qui semblent me reprocher leur inutilité. Le chevalet attend, plié contre le mur, patient comme un vieil ami qu’on néglige.

Il faut que j’y aille. Je le sais. Mon corps le sait. Mes yeux le savent, qui se posent malgré moi sur cette toile vierge qui me nargue depuis des semaines.

fr_FRFrench
en_USEnglish fr_FRFrench